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Le rêve, halom

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Echelle de Jacob
Le rêve, selon les rabbis, est aussi une mise en contact de notre esprit avec notre Neshamah , inconscient.

« Quoique j’aie caché Ma Face à Israël, Je veux communiquer avec lui par des songes » (Khag. 5b).

Selon Zohar I, 183b, « rien ne se matérialise dans le monde qui n’ait été d’abord révélé à une personne dans un rêve » et Zohar I 251b, « les édits de la Cour Céleste sont d’abord montrés aux enfants de l’homme dans les rêves, ensuite après un court laps de temps, les choses arrivent ».

« Le Créateur nous a modelé afin que la part divine de notre âme puisse être d’une certaine manière détachée durant le sommeil de ses liens physiques. Les aspects supérieurs de l’âme sont élevés et séparés du corps. Un aspect de la part divine de l’âme reste avec la part inférieure de l’âme. Les aspects détachés se meuvent dans certains royaumes spirituels et sont impliqués là, soit avec des forces spirituelles qui se trouvent dans la nature, soit avec des anges ou des démons. Ils expérimentent ce qui leur est déterminés en ce royaume. Parfois, alors qu’ils se trouvent dans les sphères supérieures, ils peuvent transmettre des informations reçues à l’âme qui est restée en bas. Cela réveille l’imagination et cause des images mentales. Parfois l’information est vraie et parfois elle est fausse, selon la source de ces informations. L’information elle-même entre dans l’imagination et se mêle avec les autres pensées, désirs et phénomènes physiques qui en perturbent la transmission. D’autres fois, les informations parviennent clairement » (Rabbi Moshé Chaïm Luzzatto, La Voie de Dieu, III1:6).

Le Zohar I 183a nous met en garde : « on ne doit jamais raconter son rêve à n’importe qui si ce n’est à un ami proche ».

Le Zohar (I, 150b) : « certains rêves sont vrais et d’autres sont des mensonges » qui fait suite à Berakhot 55a « il n’y a aucun rêve qui n’ait une part de mensonge en lui ».

Traité Bérakhoth Chapitre 9 Page 57 b

Cinq éléments représentent un soixantième (d’autres), ce sont : le feu, le miel, le Shabbat, le sommeil et le rêve. Le feu représente un soixantième de la Géhenne ; le miel représente un soixantième de la manne ; le Shabbath représente un soixantième du monde à venir ; le sommeil représente un soixantième de la mort, le rêve représente un soixantième de la prophétie.

« Le rêve apparaît à l’homme sans aucune intervention de la réflexion ou du raisonnement. » Rabbi Bahyay, « Le Rêve » 12e s.

S’endormir l’esprit gai appelle de bons rêves (Chabbat 30).

Rêver est l’un des six moyens de guérison naturelle.

« Un rêve non interprété est comme une lettre non lue. »
(Berakhot 21O).
« On ne voit dans ses rêves que les réflexions de son cœur. »
Mar Shmouel, talmudiste.

LE TALMUD

Écrit entre 3OO avant et 5OO après J.C. à Jérusalem et Babylone, le Talmud (en hébreu : étude) consacre au rêve des passages entiers, parfois contradictoires. L’un des premiers d’entre eux s’intitule « Haroeh », celui qui voit. Le rêve est rendu aux humains. Sa valeur dépend de celle du rêveur, mais pas de façon simpliste : « Au juste pas de bons rêves, au méchant point de mauvais » ! (Berakhot 55) Car le rêve enseigne. « Tout rêve a un sens, sauf celui qu’on fait l’estomac vide. » Le trouble où jette un mauvais rêve suffit à le dissiper, c’est une plus dure semonce que d’être battu » (ibid 210). Pour combattre les funestes présages d’un mauvais rêve, il faut jeûner (Chabbat 13). C’est même le seul cas où le jeûne soit autorisé le jour du sabbat. On n’acceptera pas la conversion d’un païen suscitée par un rêve (Yeb 24). Une condamnation rêvée peut être absoute par dix personnes au réveil (Ned 8). S’endormir l’esprit gai appelle de bons rêves (Chabbat 30). « Les rêves qui se réaliseront sont : ceux du petit matin, ceux faits à votre sujet par un ami, ceux qu’on interprète au cours même de son rêve, ceux qui se répètent » (Berakhot 216).
Au delà de la complexité de ses méthodes, l’interprétation obéit à des règles simples. Le rêveur ne peut pas interpréter son rêve. Il doit le raconter, mais pas à n’importe qui, car « tous les rêves se réalisent selon leur interprétation« , dit Rabi Eliezer. Rêver est l’un des six moyens de guérison naturelle. L’interprète est une sorte de catalyseur qui met à jour les virtualités subjectives du rêveur et permet au rêve de se réaliser. Immémorial humour juif ou prélude aux règles de la cure psychanalytique, le Talmud se fait l’écho de nombreux débats sur le rôle joué par les honoraires dans une bonne interprétation !

La pratique de l’interprétation s’inscrit dans la logique de la langue hébraïque, qui utilise peu les voyelles écrites et permet à des racines uniques de donner plusieurs mots. De HLM découlent Halom, rêver mais aussi être sain, et Hechelime, faire rêver ou guérir.

L’équivalence numérique entre le mot échelle et le mot Sinaï permit aux talmudistes d’interpréter le rêve de Jacob comme l’annonce de la révélation apportée à Moïse.

« Le songe est le fruit abortif de la prophétie« , dit le Talmud.

La véracité d’un rêve prémonitoire reflète l’évolution de l’âme vers l’extase mystique

LES DIFFÉRENTS TYPES DE RÊVES

Comme toutes les traditions, la pensée judaïque s’efforça de séparer les rêves sans importance des « vrais ». Au 12ème siècle, le rabbin Bahyay distingua les rêves des enfants, qualifiés de « petite prophétie », des rêves adultes qu’il classa en trois catégories.
- Les rêves de digestion. Une « fumée », montant de l’estomac au cerveau, déclenche des rêves sans signification.
- Les rêves consécutifs à des pensées diurnes reproduisent les désirs ou préoccupations du rêveur.
- Les rêves « vrais » viennent du fond de l’âme. Leur impact, leur étrangeté, leur éventuelle répétition provoquent l’émoi du rêveur et lui signalent qu’ils sont prémonitoires.

« Quoique j’aie caché Ma Face à Israël, Je veux communiquer avec lui par des songes » (Khag. 5b).

Selon les sages rabbi, les sujets des rêves touchent l’âme humaine et, dans Berakhot 57b, on en parle comme une part de prophétie. Au travers des rêves, nous communiquons avec toutes les entités des autres mondes, qu’ils soient anges, démons, ou Dieu lui-même. Le rêve, selon les rabbis, est aussi une mise en contact de notre esprit avec notre Néshamah, inconscient.

Un rêve peut nous révéler nos pensées intimes les plus secrètes et les plus refoulées, nos peurs, nos aspirations, nos désirs (voir Berakhot 55b). En un mot, le rêve est une arme, un élément de pouvoir que possède l’humain pour comprendre et appréhender la Création et son Créateur. Toujours selon le traité Berakhot 55b, il y a trois sortes de songes qui s’accomplissent : un songe matinal, un songe d’un ami qui nous concerne, un songe interprété au milieu même d’un songe.

La nuit qui précède la fête de Shavouot, il est de coutume de rester éveillé toute la nuit, et en groupes d’accomplir ce que l’on désigne par Tikun Shavouot, qui consiste à parcourir la Bible d’un bout à l’autre, en lisant le début et la fin de chaque Sidra, de chaque Rouleau, de chaque Prophète, puis la Mishna du Talmud et enfin le Zohar. Voyage interplanétaire à travers la Tradition et l’histoire.
Nadine Shenkar

Bonne fête à tous

Emmanuel

Illustration : William Blake, Jacob’s Ladder, vers 1800.


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